Dans le langage populaire, on appelle Team building ce qui permet à une équipe de se retrouver en dehors du cadre habituel de travail pour y mener une activité ludique. Par exemple un escape game, Team building devenu classique aujourd’hui. On y retrouve également des événements et de nombreuses activités sportives, du paisible bowling au rude stage de survie en pleine nature, en passant par le paintball, l’escalade ou le lancer de hache. D’autres activités peuvent être plus culturelles, comme le cours de cuisine, la dégustation œnologique, voire artistiques.
Dans la croyance populaire, la réalisation plus ou moins régulière de sessions de Team building permet de renforcer la cohésion et l’esprit d’équipe. Certains écrivent même que la pratique du Team building limite les départs de salariés. On peut effectivement imaginer que les collaborateurs qui vont partager une animation commune et du bon temps dans un cadre détendu et agréable (que ce soit en journée ou en soirée), vont améliorer leurs relations donc leur plaisir à travailler ensemble. Ce mécanisme existe bel et bien. Mais cette vision est un peu simpliste, peut-être trop pour être tout à fait vraie. Surtout quand on l’agrémente du célèbre « ça ne peut pas faire de mal ».
Reprenons la définition de Team building
Si on revient au sens original des mots, building fait référence à la notion de construction. « To Build”, en Anglais, c’est “Construire”. Un Team building est donc une construction d’équipe, ou, plus précisément, la construction de l’équipe.
On associe ici la notion de Team building à celle de création d’équipe : nouvelle équipe = Team building. L’objectif est de mettre en place une activité ou un événement qui permette aux collaborateurs de faire équipe plus vite ensemble. L’ambition est de créer et renforcer les liens indispensables au bon fonctionnement du groupe de travail, ou au moins de gagner du temps sur la création de ces liens. Ces liens peuvent être de deux ordres : fonctionnels pour certains ou relationnels (donc émotionnels) pour les autres. Le double but du Team building est donc de sensibiliser ces deux groupes de collaborateurs ayant une vision différente des liens.
Cependant, au quotidien, la notion de Team building et plutôt, comme évoqué, associée au fait de faire réaliser une activité ludique à une équipe ou un groupe existant ou d’assister à un événement quel qu’il soit en équipe, et d’imaginer que la réalisation de cette activité permettra à l’équipe de mieux s’entendre, de bien fonctionner ensemble et de renforcer ces liens.
Pourquoi n’est-ce pas si simple ? Car le Team building, comme toute activité, a ses limites.
Les limites du Team building
Tout d’abord, si l’organisation (entreprise, association, établissement public…) veut tirer le meilleur parti de son Team building, elle ne doit pas se contenter d’organiser et de financer l’activité. Le véritable sujet est de faire de cette activité une source de progrès pour l’équipe. Mais très souvent, ce n’est pas le cas, pour plusieurs raisons. La première est que la question de l’objectif n’est généralement pas posée : POURQUOI j’organise ce Team building ? et POUR QUOI je l’organise ? Qu’est-ce que j’en attends ? A quoi je saurai que le Team building est un succès ?
Faire un Team building parce que c’est à la mode ou parce que c’est un support de communication que je vais pouvoir publier sur LinkedIn n’est pas un postulat de départ favorable au succès de l’activité.
La deuxième limite est la transposition : aucun temps n’est généralement consacré à se demander ce qu’on va faire dans l’équipe, dans son quotidien, de ce qui s’est passé pendant l’activité. On passe du cours de cuisine à l’apéro puis au diner et à la soirée tous ensemble. Demain, chacun retournera travailler conservera des souvenirs de bons moments et des anecdotes. C’est certes agréable mais insuffisant. C’est se priver d’une grande partie de ce qu’un Team building peut apporter à une équipe d’un point de vue professionnel, dans son quotidien et sa cohésion au travail.
Les risques du Team building
La seconde raison qui fait que ce n’est pas si simple est que la phrase « ça ne peut pas faire de mal » porte en elle-même son propre paradoxe : si ça peut faire du bien, ça peut faire du mal. Sinon l’effet est purement placebo. Il en est de même de toutes les pratiques qui peuvent avoir un effet sur les personnes ou les systèmes : menées avec professionnalisme et déontologie, elles peuvent faire du bien. Dans le cas contraire, elles peuvent aussi faire du mal. J’ai ainsi eu très récemment un appel de Stéphane, un manager qui avait voulu organiser un Team building et a emmené son équipe faire du kayak. Il s’était retrouvé pris dans une après-midi de fortes tensions, entre ceux qui ne voulaient pas participer, ceux qui ne voulaient pas se mettre en maillot devant les collègues, refusaient de faire équipe avec X, se retrouver à proximité d’Y qui va « forcément vouloir arroser tout le monde ». Sans parler de ceux qui savaient déjà que Z allait vouloir arriver le premier, même s’il ne s’agissait pas d’une course. Bref, il était passé de la pagaie à la pagaye !
Quelles sont donc les bonnes pratiques pour un Team building réussi ?
Il me semble qu’elles sont de deux ordres :
La première est d’être très au clair avec les attentes de cette animation. Ce type d’activité s’inscrit dans un processus qui intègre une situation de départ et la volonté d’aller vers une situation d’arrivée précise. Le Team building n’est pas une finalité, c’est un outil, un moyen qui permet d’atteindre des objectifs, cette situation souhaitée. Et, en fonction du contexte, le manager ou le coach auquel il a confié l’exercice va choisir l’activité, la composition des groupes, la façon d’animer… Il s’agit par exemple d’identifier des problèmes à résoudre, des défis à relever… Comme toujours, si l’objectif de départ et le choix de l’activité, de la façon de l’animer/la vivre, vient plutôt de l’équipe que du seul manager, tout ceci sera plus accepté, responsabilisant et efficace.
Dans ce contexte, si la situation de l’équipe présente des instabilités, des difficultés relationnelles par exemple, ou opérationnelles, si des tensions existent, il devient particulièrement utile voire indispensable de faire appel à un coach professionnel pour organiser et animer, afin de ne pas prendre le risque de faire empirer une difficulté.
La seconde est de débriefer. Le Team building, pour mériter son nom, doit intégrer une phase aval pendant laquelle l’équipe s’interroge sur ce qu’elle a bien fait et ce qu’elle aurait pu mieux réussir, sur les points forts qu’elle a su utiliser et ses points de vigilance, sur les compétences de chacun et les complémentarités qu’elle a réussi à exploiter. Sans cet exercice, le Team building est inachevé et ne permet pas un véritable apprentissage. Là encore, c’est le rôle d’un coach de permettre cette exploration et d’en tirer de bonnes pratiques, même si un manager bien préparé peut mener cet exercice.
Enfin, le debrief concerne également le fait d’avoir ou pas atteint les objectifs de départ, ceux que s’étaient donnés l’équipe ou l’organisation.
Tous ces apports complémentaires à l’activité en elle-même n’en réduisent pas du tout le côté fun, mais ils ont une gigantesque valeur ajoutée en faisant du Team building une véritable zone de développement des personnes et du groupe, par de l’introspection individuelle et collective et des partages de réflexions. C’est un outil puissant de l’équipe apprenante, en route pour devenir ou rester une équipe performante, à condition d’aller au bout de l’exercice.
Quels peuvent être les objectifs d’un Team building ?
Le Team building, en tant que processus visant à renforcer la cohésion d’une équipe, peut être orienté vers divers objectifs. Ces objectifs sont cruciaux pour favoriser un environnement de travail sain et productif. Parmi les multiples finalités d’un Team building, trois aspects majeurs se démarquent :
Motiver les collaborateurs et renforcer l’esprit d’équipe
Le Team building est souvent déployé dans le but de stimuler la motivation des collaborateurs au sein d’une organisation. En créant des activités ludiques et des défis collaboratifs, les équipes peuvent développer un sentiment d’accomplissement collectif et renforcer leur engagement envers les objectifs communs. Ces expériences partagées contribuent à forger des liens interpersonnels plus forts, favorisant ainsi un esprit d’équipe solide. En outre, la motivation accrue résultant de ces activités peut avoir un impact positif sur la productivité et la satisfaction au travail.
Accueillir un nouveau collaborateur dans l’équipe
L’intégration d’un nouveau membre au sein d’une équipe est un défi qui peut être facilité par un Team building bien conçu. Les activités axées sur la coopération et la communication permettent au nouveau collaborateur de se familiariser rapidement avec ses collègues, créant ainsi un environnement propice à l’échange d’idées et à la collaboration. Ces moments partagés favorisent une transition en douceur et contribuent à créer un sentiment d’appartenance dès les premiers jours, renforçant ainsi l’efficacité de l’équipe.
Découvrir de nouvelles modalités de coopération
Dans une équipe, les habitudes s’installent. Elles deviennent même culture. Un Team building peut être l’occasion de bousculer des façons de faire, des croyances qui se sont imposées, pour découvrir que d’autres façons de travailler ensemble sont possibles. En permettant de poser un regard différent sur mes collègues, en identifiant de nouvelles manières d’être et de faire ensemble. La créativité est souvent convoquée et le simple fait de faire d’autres choses est l’occasion de réaliser qu’on peut aussi faire autrement.
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