La façon de considérer la valeur ajoutée des collaborateurs a énormément évolué ces dernières années. Il y a 100 ans, ce qui était surtout attendu était de l’ordre de la « force de travail » : des bras musclés pour soulever, manutentionner, déplacer… Il n’y avait donc peu de place pour le travail d’équipe. Avec l’ère industrielle et le développement des machines, les attentes se sont déplacées vers la notion de compétences. Ce qui était attendu au sein des entreprises était alors de l’ordre du savoir et du savoir-faire. Cette fois-ci encore, il n’y avait peu voire pas de travail d’équipe en entreprise mais plutôt un travail individuel des employés qui utilisaient leurs compétences personnelles. Aujourd’hui, nous sommes à l’époque des « soft skills », c’est-à-dire des compétences molles, qui sont à la compétence ce que la science molle est à la science.
Ne lisez rien de péjoratif dans cela, je suis très heureux d’évoluer dans le monde des sciences molles et de contribuer à leur développement à travers mes actions en formation, coaching professionnel et médiation. Et justement, parmi les soft skills les plus attendues par les entreprises, il y a la capacité à travailler en équipe impliquant communication et organisation de groupe, motivation, esprit d’équipe, confiance entre les collaborateurs et performance collective… C’est une véritable compétence et même un ensemble de compétences. En effet, savoir est une chose, savoir-faire en est une autre. Mais savoir-faire ensemble, c’est toute une aventure ! Comment favoriser le travail d’équipe au sein d’une entreprise ?
Comment définir des objectifs clairs pour son équipe ?
Il est important pour les collaborateurs d’une entreprise d’avoir des buts partagés, identifiés et déclinés sous forme d’objectifs SMART (spécifiques, mesurables, ambitieux, réalistes et temporalisés). La responsabilité de définir ces objectifs incombe bien entendu au manager. Ceci ne veut pas dire qu’il doit nécessairement les élaborer lui-même. En effet, l’équipe acceptera d’autant mieux les objectifs d’un manager si elle a contribué à leur définition et à leur construction. Plusieurs phénomènes sont ici à considérer :
Définir des objectifs afin de favoriser la motivation des collaborateurs
En général, l’humain n’aime pas ce qui lui est imposé. Lorsqu’un manager définit avec tous les membres de son équipe les objectifs à atteindre, il leur permet une appropriation qui peut être expliquée à la fois par la liberté et par la responsabilité qui sont offertes à l’équipe. Pourquoi cette appropriation ? Les collaborateurs ayant contribué à la définition de ces objectifs sont acteurs depuis le début du projet et ont alors envie de les atteindre. Les collaborateurs ont un but en commun ce qui est un réel facteur de motivation pour tous les membres de l’équipe.
Permettre à l’équipe d’avoir un rôle précis dans l’entreprise
L’équipe qui définit ses objectifs en comprend plus facilement le sens ainsi que l’intérêt des tâches à réaliser pour les atteindre. Il s’agit d’une donnée d’entrée essentielle aujourd’hui dans une société où « le sens au travail » fait partie des aspirations primordiales, trop peu assouvies, des collaborateurs en entreprise.
Favoriser la performance individuelle et collective au sein de l’équipe
Une fois que les objectifs d’équipe sont déterminés par le manager, il faudra les décliner en objectifs individuels pour tous les membres de l’équipe. Chacun a ses tâches individuelles ainsi que sa feuille de route personnelle qu’il peut mettre en perspective de la feuille de route globale de l’équipe, ce qui lui permet de travailler individuellement et collectivement de façon harmonieuse.
Identifier les bonnes pratiques de coopération entre les collaborateurs
À ce stade, l’équipe sait sur quoi travailler. L’étape suivante est de savoir comment travailler. Pour moi, il y a ici deux éléments essentiels.
Définir des règles du jeu claires et acceptées par les membres de l’équipe
Les règles doivent permettre à chacun d’évoluer en toute sécurité dans le collectif. Le non-dit étant un poison pour les relations et la performance de l’équipe, les règles doivent favoriser l’expression de tous, tout en assurant un cadre qui garantit que la communication entre les membres de l’équipe se fait de la façon la plus rationnelle (par opposition à émotionnelle) possible. Il ne s’agit pas d’interdire la présence de l’émotion mais d’en limiter les manifestations délétères. Une communication émotionnelle au sein d’une entreprise sera toujours plus à risque. Apprendre à communiquer d’une façon dépassionnée est d’ailleurs possible et permet un débat, des échanges, des conseils et même une critique sans négativité entre les membres de l’équipe.
Il est possible d’apprendre à se comporter dans le collectif d’une manière qui soit acceptable par tous, en contribuant plutôt qu’en contraignant, en argumentant plutôt qu’en assenant, en expliquant plutôt qu’en imposant. Il est de même utile d’apprendre à se garder des interprétations et des prêts d’intention. Croire que l’on sait pourquoi l’autre agit, c’est souvent se tromper, notamment si on imagine qu’il agit contre nous ce qui peut, à terme, conduire à un conflit.
Ces règles doivent permettre une communication assertive. Lorsqu’une équipe travaille en collectif, il y a des moments d’accord et des moments de désaccord. C’est là que la communication devient à la fois délicate et indispensable, pour négocier par exemple ou pour identifier une action mal menée ou mal aboutie afin de mettre en place une correction.
La capacité à donner du feedback, notamment négatif, est essentielle pour le bon fonctionnement de l’équipe tout comme la capacité de ses membres à recevoir ce feedback. Les collaborateurs doivent donc apprendre à communiquer de façon efficace et sincère, sans tomber dans l’agressivité mais plutôt en faisant preuve d’assertivité. L’assertivité étant la capacité d’une personne à se situer entre une posture passive (je subis, j’accepte, je ne dis rien, je me renferme) et une posture agressive (je critique, je me mets en colère). L’assertivité étant également la capacité à dire à l’autre ce qui ne nous convient pas sans conflit, sans dénigrer ni ses idées ni sa position, dans un esprit constructif et tourné vers les solutions.
Connaître les fondamentaux de la collaboration et de la coopération
Connaître les fondamentaux de la collaboration et de la coopération est indispensable pour :
- Travailler ensemble ;
- Apprendre à contribuer ;
- Gérer sa frustration quand une idée n’est pas retenue au bénéfice du collectif ;
- Accepter de laisser son égo de côté parce que la relation collective est plus importante et parce l’intelligence collective est nécessaire pour permettre à l’équipe et à l’entreprise d’avancer ;
- Accepter de jouer le jeu de l’implication et de l’investissement personnel.
Favoriser le travail en équipe se travaille, s’entraîne et s’apprend notamment avec le coaching d’équipe et la facilitation qui intègrent les outils de l’ingénierie relationnelle tels que développés par la Médiation Professionnelle.
Je vous propose une double réflexion pour terminer cet article : à quoi verriez-vous que votre équipe fonctionne mieux ensemble ? Et qu’est-ce que cela vous permettrait ?
Pour tous renseignements complémentaires, n’hésitez pas à me contacter. Retrouvez tous mes conseils sur ma page LinkedIn !